Chaque semaine, nous explorons une question concrète pour accompagner la mise en place d’une gestion électronique des documents (GED).
Ces publications ont un objectif simple : aider les organisations à structurer leurs pratiques documentaires avec clarté, sans multiplier les contraintes.
La question du jour met en lumière un risque concret, souvent mal anticipé :
Dans cet article, nous utilisons le terme « document sensible » pour désigner tout document contenant des informations confidentielles ou à accès restreint – qu’il s’agisse de données personnelles (au sens du RGPD), ou de données stratégiques, financières, RH, ou contractuelles.
Dans de nombreuses structures, les documents sont stockés, partagés ou transmis sans contrôle strict : par e-mail, sur des clés USB, ou même dans des dossiers accessibles à toute une équipe, sans distinction de rôle.
Ces usages sont pratiques, mais ils ouvrent la porte à de nombreux risques : fuite de données, mauvaise manipulation, perte de confidentialité, voire non-conformité avec les réglementations en vigueur.
Des documents RH, comptables ou contractuels mal protégés peuvent rapidement devenir un point faible. Et cette fragilité est souvent invisible… jusqu’au jour où un incident éclate.
Protéger les documents sensibles, ce n’est pas seulement une bonne pratique : c’est une exigence.
Certaines données doivent être conservées selon des règles strictes : durée légale, confidentialité, traçabilité…
Pourtant, ces obligations sont rarement traduites en règles documentaires claires et suivies.
Pourquoi ? Parce que les enjeux de sécurité sont souvent perçus comme techniques, et ceux de conformité comme juridiques – deux domaines parfois tenus à distance des pratiques quotidiennes.
Beaucoup d’organisations s’appuient encore sur des habitudes, des dossiers partagés ou des processus oraux, plutôt que sur un cadre structuré et documenté.
C’est pourtant un terrain à risque.
Sans traçabilité, sans contrôle des accès, sans historisation des modifications, il devient difficile – voire impossible – de respecter le principe de responsabilité prévu par le RGPD, et donc de démontrer sa conformité en cas d’audit ou de litige.
Le RGPD impose de garantir un niveau de sécurité adapté aux risques liés au traitement des données personnelles.
Cela suppose de pouvoir maîtriser les accès, conserver une traçabilité et garantir la confidentialité – autant de besoins qu’une GED bien paramétrée peut efficacement adresser.
Mettre en place une GED permet de poser un cadre : gestion des droits d’accès, historique des versions, règles de partage, niveaux de confidentialité…
Chaque document peut être protégé selon sa nature et son degré de sensibilité, sans ralentir le travail des équipes.
Et surtout, l’organisation gagne en visibilité : qui a accédé à quoi ? Quand ? Pourquoi ? Le suivi devient possible, les responsabilités aussi.
Cette rigueur n’est pas un frein : elle crée de la confiance. En interne, chacun sait où et comment traiter l’information. Et en externe, elle renforce la crédibilité de l’organisation face à ses partenaires, ses clients ou ses usagers.
Concrètement, une GED bien configurée permet de :
La gestion documentaire devient un levier d’efficacité, mais aussi de protection.
En sécurisant les informations sensibles, on limite les failles… et on renforce l’agilité collective.